139 pays dans le monde utiliseront 100% d’énergie renouvelable en 2050
Publiée le 23 août 2017 dans la revue scientifique Joule, l’étude menée par l’équipe de Mark Z. Jacobson de l’université de Stanford (États-Unis) soutient l’idée qu’en 2050, les énergies renouvelables pourraient couvrir 100 % des besoins en énergie de 139 pays. Les auteurs de l’étude tiennent à préciser « Il ne s’agit pas de prédictions de ce qui pourrait arriver » L’étude se présente davantage comme une feuille de route adaptée aux possibles combinaisons locales de générateurs WWS (Wind, Water, Sun).
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L’impact climatique et social : un élément central
Les chercheurs mettent en avant qu’une exploitation massive et synchronisée par 139 pays de l’énergie renouvelable permettrait de limiter la hausse de la température à 1,5 °. Si cela était mis en œuvre, les énergies marines, éoliennes et solaires (Water, Wind, Sun ou WWS) couvriraient 80 % des besoins énergétiques en 2030 et 100 % en 2050. Dans une autre perspective, ce sont 4,6 millions de morts prématurées qui seraient évitées ajoute l’étude. De plus, il s’ajoute à cela la création de 24,3 millions d’emplois créés et répartis sur les 139 pays considérés.
Comparaison entre énergie « conventionnelle » et « renouvelable »
Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat (COP 21) n’est sans doute pas étranger à l’analyse de Mark Z. Jacobson en ce qui concerne les difficultés à généraliser une utilisation massive des énergies renouvelables.
Le responsable de l’étude estime ainsi que les obstacles majeurs « sont d’ordre politique et social », Donald Trump n’étant évidemment pas le seul responsable. Les auteurs de l’étude ont, par exemple, relevé un certain nombre de lacunes dans les scénarios développés à l’échelle nationale de chacun des 139 pays mentionnés.
Pour les scientifiques, les analyses précédentes ne prennent pas suffisamment en compte les l’impact positif des énergies renouvelables sur le climat et la pollution de l’air. L’étude prend en compte les techniques existantes en matière de solaire, d’hydroélectricité, d’éolien et de géothermie. Dans ce document sont également prises en compte les possibles évolutions des énergies marines.
De manière méthodique, les auteurs de l’étude quantifient, tout d’abord, la demande en énergie de 139 pays avant et après le passage au « tout électrique ». Dans leur étude, les chercheurs ont passé en revue les ressources renouvelables actuelles à disposition de chacun des pays afin de simuler les combinaisons permettant de répondre à cette demande énergétique globale.
La finalité est de comparer les effets du 100 % WWS aux productions basées sur les sources fossiles. L’étude fait également un bilan des coûts entre énergies « renouvelables » et « conventionnelles » en parallèle d’un calendrier de transition.
Le renouvelable : un levier d’efficacité énergétique
Cet effet de levier souligné par l’étude est lié la conversion à l’électrique des activités alimentées par des énergies fossiles. Ce passage à l’énergie renouvelable devrait entraîner une stabilisation de la consommation.
L’estimation de 2012 était de 12 100 térawatts (TW) avec une prévision pour 2050 de l’ordre de 20 600 TW. Avec un schéma 100 % WWS, la consommation finale en 2050 ne serait que d’environ 11 840 térawatts.
Les chercheurs considèrent que le rendement des énergies renouvelables est de 23 % supérieur à celles de combustion fossile. Une des raisons est que l’extraction et le transport des matières premières fossiles ont un impact notable sur la consommation d’énergie.
Le solaire au premier rang des énergies WWS
Dans le scénario élaboré par les chercheurs de l’université de Stanford, le solaire couvrirait 57 % de la demande, l’éolien 37 %, l’hydraulique 4%, géothermie et énergie marémotrice représentant respectivement 0,67 et 0,64 %. Le coût des nouvelles installations est estimé à 2,5 millions de dollars par mégawatt. Les auteurs de l’étude précisent que « ce montant est à comparer aux 2,7 millions de dollars en scénario tendanciel ».