Projet de loi de finance : premiers arbitrages ? Il est un peu tôt pour savoir de quel côté va tomber la pièce mais les premières informations concernant le projet de loi de finance 2025 et l’énergie commencent à émerger :

  • La CSPE sur l’électricité est prévue pour revenir à son niveau pré-crise dès le 1er février, soit 32 €/MWh (au lieu de 21 €/MWh) pour les compteurs de moins de 36 kVA et 28,815 €/MWh pour les compteurs de plus de 36 kVA (comparativement à 20,5 €/MWh). Néanmoins, en raison de la baisse du marché de gros, une hausse plus importante n’est pas à exclure. Enfin, les taux réduits de la CSPE reprendraient également leur valeur, soit 7,5€/MWh contre 0,5€/MWh actuellement. A retenir : pour les clients concernés, typiquement dans l’industrie, il sera nécessaire de surveiller l’application de ce taux réduit.
  • La révision de la taxe sur la rente inframarginale des producteurs d’électricité, également identifiée comme contribution sur les « superprofits des énergéticiens » ou « CRIM », a été abandonnée en raison de son impact significatif sur EDF, qui doit poursuivre ses investissements. Cette taxe aurait de toute façon été répercutée sur le consommateur.
  • La logique voudrait que le PLF considère une taxe complémentaire sur les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Très sensible politiquement, elle pourrait voir le jour si les prix du pétrole continuaient à baisser.

Bon à savoir :

  • Conversion des dernières centrales à charbon en France : après la centrale de Cormerais qui ne passera pas à la biomasse, la centrale de St Avold qui suivait le même chemin pourrait être reconvertie au… gaz. La simplicité de conversion au gaz a fait pencher la balance. En 2027, toutes les centrales à charbon seront fermées en France. En Angleterre, le pays a également fermé sa dernière centrale à charbon : le charbon était massivement utilisée depuis 140 ans chez nos voisins.
  • Espagne et Energie renouvelable : Madrid ambitionne d’atteindre 81 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici 2030, contre 74 % selon la feuille de route antérieure.
  • TURPE : l’évolution du Turpe qui s’appliquera au 1er novembre a été publiée au JO du 26.09.24. La hausse atteint 4,99% pour les raccordements HTB et 4,81% pour les HTA-BT, comme proposé par la CRE.
  • Garantie d’Origine : le mandat d’EEX a été renouvelé en tant que teneur de registre français des garanties d’origine d’électricité pour une période de 5 ans. Le registre avait été temporairement fermé en attendant la confirmation officielle du renouvellement de ce mandat – un retard à attribuer à la mise en place du gouvernement. Il est important de rappeler que la Garantie d’Origine est le seul document attestant que la consommation d’électricité provient de sources renouvelables.
  • Discours de politique générale : le Premier ministre a annoncé la reprise « immédiate » des travaux concernant la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ainsi que ceux sur la stratégie française énergie-climat. Ces travaux sont essentiels pour accélérer l’électrification de l’économie et pour se libérer de la dépendance aux énergies fossiles. L’acceptation de l’éolien terrestre par les populations fera quant à elle l’objet de concertations au plus près des populations, ce qui a fait réagir négativement les syndicats de l’éolien. Michel Barnier réaffirme en même temps son soutien au nucléaire.

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : tendances opposée entre le gaz et l’électricité : après la hausse de la semaine passée, très spéculative, les prix à terme de l’électricité sont repartis à la baisse, du moins sur 2026 et 2027, contrairement au gaz qui s’apprécie sur toutes les échéances. Les volumes d’échanges sur 2028 commencent à doucement augmenter. La production nucléaire et hydro-électrique sont à leur plus haut depuis 5 ans.
  • Marché de gros du gaz : en dépit de tensions grandissantes au Moyen-Orient, l’augmentation des cours du pétrole et du gaz restent contenus (même si ce dernier est à la hausse). L’offre reste abondante et les risques principaux, outre les voies maritimes, émanent de la vulnérabilité des champs pétroliers iraniens et du champ gazier israélien au large de la Libye, dans l’éventualité où le conflit entre les deux nations s’intensifierait. En France, le niveau absolu des stocks s’élève à 124 TWh, un chiffre comparable à celui de la période correspondante en 2023. Ce niveau doit être considéré en regard d’une consommation annuelle d’environ 380 TWh (données de 2023).

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  27/09/2024 04/10/2024  
2025 72,29 72,53
2026 65,44 64,00
2027 63,00 61,71


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  27/09/2024 04/10/2024  
2025 37,49 39,49
2026 33,16 34,27
2027 28,32 28,60

 

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