La PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) n’avance pas : le projet de la troisième PPE en France a bouclé sa consultation publique. Elle met en avant des ambitions fortes pour les énergies renouvelables, notamment l’éolien offshore. Cependant, un point crucial, l’électrification des usages, est jugé insuffisant. Cette électrification est essentielle pour accompagner la production accrue d’électricité bas carbone, afin d’éviter une crise énergétique. Le débat sur le rôle des renouvelables et le nucléaire reste vif, mais des ajustements sont possibles après adoption. Pendant ce temps, RTE a adopté son Schéma Décennal de Développement du Réseau (SDDR) qui prévoit des évolutions pour soutenir la transition énergétique en France. Il met l’accent sur le renforcement du réseau pour intégrer les énergies renouvelables et répondre à la hausse de la demande d’électricité. Ce plan vise à améliorer l’adaptabilité des infrastructures, à favoriser la décentralisation de la production d’énergie et à garantir la résilience du réseau face aux défis climatiques et aux nouvelles exigences du marché. 
La situation actuelle montre un retard de 2 ans alors que les acteurs(*) doivent prendre des décisions :
le pire serait un changement des objectifs maintes fois discutés qui rendrait obsolètes des décisions pluriannuelles. Le CLEEE, représentant de gros consommateurs demande un cadre tarifaire stable et compétitif pour l’électricité, un prix du gaz supportable qui permette aux entreprises de rester compétitives et d’exporter et une remise à plat des trop nombreux postes de coûts attendus. Dernier exemple en date sur la difficulté de planifier une stratégie énergétique : l’annulation du plus grand projet éolien terrestre en date après 20 ans de d’études et de recours. La raison invoquée : la “saturation visuelle”.
(*) Producteurs, gestionnaires de réseau, consommateurs notamment industriels ou électro-intensifs

En bref :

  • CEE Précaires : en un an, selon C2E Market, elles sont passées de 8,17€ à 11,53€ par MWhCumac. Les CEE standards ont grimpé de moins de 10%…. L’atteinte de l’obligation de la 5e période continue sa lente progression pour les CEE classiques avec 78 % des CEE ayant été délivrés et 15 % sont toujours en cours d’instruction, alors que pour les CEE précaires avec 53 % des CEE ayant été délivrés et 10 % en cours d’instruction.
    À retenir : une hausse de +41% des CEE Précaires se traduit par une augmentation de 1€/MWh sur les CEE gaz ou électricité des nouveaux contrats de fourniture en utilisant les coefficients de la 5ème période. Pour les CEE Standards, la hausse qui représente quand même 25c€/MWh
  • Gaz renouvelable : selon le panorama 2024 de Natran (anciennement GRTGaz), la production de gaz renouvelable en France a augmenté de près de 30% en 2024 en dépit d’un net ralentissement des nouvelles installations. Le panorama évoque également les défis liés à l’intégration de ces gaz dans les infrastructures existantes
  • Marché européen de l’énergie : les rapports trimestriels de l’UE confirment la résilience des marchés de l’électricité et du gaz en Europe en 2024. La production d’énergie renouvelable a atteint un record, représentant 47% du mix énergétique, avec une hausse notable de la production solaire et hydraulique. Le marché du gaz a également montré une stabilisation après des changements structurels, avec une augmentation des importations et une légère hausse des prix. Globalement, la demande de gaz a légèrement augmenté, mais restait inférieure aux niveaux d’avant 2022. Une situation qui pourrait changer après les décisions de l’administration Trump.
  • Auditions : selon l’AFP, Bernard Fontana, successeur désigné de Luc Rémont à la tête d’EDF, sera auditionné le mercredi 30 avril par les deux chambres parlementaires. Coïncidence ? Le président du Sénat a nommé, le 29 mars 2025, Jean-Jacques Michau, sénateur membre titulaire du Conseil supérieur de l’énergie (*), à la suite de la démission de Franck Montaugé de cette instance le 28 mars 2025 (JO du 1.04.25). Le sénateur est connu pour avoir mené une mission pour une électricité abordable et stable. (*) Le Conseil Supérieur de l’Énergie (CSE) est une instance consultative qui assure un dialogue régulier entre les parties prenantes du secteur de l’énergie et conseille le ministère de l’Énergie sur la politique énergétique nationale   

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : les cours de l’électricité s’inscrivent dans la continuité des orientations sur le gaz et le carbone : à la baisse et atteignent un plus bas depuis mai 2024 pour l’échéance 2026 sans pour autant s’effondrer. Les marchés anticipent une récession et donc une consommation moindre d’électricité à moyen ou long terme. Pourtant, les pourcentages de chute pour les échéances annuelles sont sans commune mesure avec ceux des bourses mondiales (-13% en Asie, -6% pour le S&P500, -4% pour le CAC, -5% pour le FTSE). L’équilibre offre-demande à moyen terme et la moindre dépendance du marché de l’électricité aux énergies fossiles prévalent toujours dans l’établissement des prix sur 2026 ou 2027. A contrario, les prix à cours terme (mai) ont dévissé, de 15% ! Les orientations macro-économiques des prochaines semaines nous donneront plus d’indications, notamment si l’économie devait se retourner. L’indice de volatilité des marchés s’est lui envolé.   
  • Marché de gros du gaz : le prix de gros du gaz se replie 2 à 3 fois plus vite que l’électricité pour les échéances annuelles. Pour le court terme, la baisse est de l’ordre de 12%. La principale raison : la réponse de la Chine sur les produits américains (+34% de droits de douane) qui réoriente le GNL vers l’Europe. L’Europe reçoit presque 5 TWh / jour de GNL, un niveau appréciable et les stocks se refont progressivement (35% au niveau européen, 26% en France). Pour référence, les capacités de stockage en France représentent environ 135TWh (1100TWh en Europe). Pendant ce temps, la Pologne continue de pousser pour autoriser la possibilité de s’écarter de dix points de pourcentage de l’obligation annuelle de remplissage des stockages (passant de 90% à 80 %), 5 points plus bas que les premiers échanges.  

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  28/03/2025 04/04/2025  
2026 61,90 60,96
2027 58,76 58,14
2028 61,96 60,87


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  28/03/2025 04/04/2025  
2026 34,53 33,05
2027 28,63 27,87
2028 25,43 24,84

 

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