L’actu du marché de l’électricité et du gaz du 13/01/2025

Evolution du TURPE : La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a proposé une augmentation de 7,7 % du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) à partir du 1er février 2025, incluant une hausse de 9,6 % du tarif de transport. Cette évolution des tarifs tient compte des ajustements financiers liés à la crise énergétique, notamment les charges à rembourser par Enedis et RTE en raison de la hausse des prix de l’électricité et de la baisse de la consommation. Elle prévoit également de donner à RTE (réseau de transport) et Enedis (réseau de distribution) les ressources pour investir dans l’électrification. Enfin, la CRE prévoit que les prochaines évolutions futures du TURPE ne toucheront les consommateurs qu’à partir du 1er août 2026.
A retenir : l’augmentation de 7,7 % du TURPE en février 2025 vient s’ajouter à l’actualisation de 5% du 1er novembre 2024 pour les consommateurs qui ne sont pas aux TRVe (Tarifs réglementés de vente de l’électricité). La CRE prévoit que les prochaines hausses ne toucheront les consommateurs qu’au 1er août 2026. Le TURPE représente de 20 à 30% de vos factures. La baisse annoncée de 14% du TRVe pour les particuliers et les TPE concernées inclut cette hausse du TURPE et des taxes (notre infolettre de la semaine dernière)     

Bon à savoir :

• Fiscalité : la TICGN (taxe sur le Gaz) et la CSPE (taxe sur l’électricité) augmentent respectivement au 1er janvier 2025 et au 1er février 2025 (notre première infolettre de 2025). Cependant, l’évolution de la fiscalité voudrait que la fiscalité du gaz incite à sortir des énergies fossiles. Pour Marc Ferracci – ministre de l’Industrie et de l’Énergie, cette évolution « est rendue complexe par le contexte politique et par la sensibilité du sujet. Les ménages les plus modestes se chauffent le plus souvent au gaz. Une hausse des taxes sur le gaz pose un sujet d’acceptabilité sociale. Tendanciellement, nous nous orientons vers un niveau de taxation au moins équivalent entre le gaz et l’électricité, voire un différentiel favorable à cette dernière. » (source : Le Figaro). Attendons la loi de finance 2025 pour comprendre si des surprises pourraient apparaitre sur ce front. Pendant ce temps, la cour des comptes demande une sortie définitive des aides à l’énergie. 
• Compétitivité de l’industrie : les pays redoublent d’effort pour soutenir les industries européennes confrontées à la concurrence américaine et chinoise. Olaf Scholz, chancelier de l’Allemagne, demande notamment à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, de faciliter les aides aux industriels face aux prix élevés de l’énergie « au moins jusqu’en 2030 ». Le ministère français de l’Énergie reconnaît que l’industrie est fragilisée malgré les aides à la décarbonation. L’Italie demande que l’Union européenne maintienne le plafond du prix du gaz naturel et que celui-ci soit fixé à environ 60 euros/MWh. Actuellement, il est de 180 euros/MWh.
• Augmentation de puissance : pour limiter le sur investissement dans le réseau électrique, l’article L. 342-24 du code de l’énergie a introduit un dispositif visant à modifier les puissances de raccordement non utilisées afin d’optimiser le dimensionnement du réseau. Sur les raccordements en moyenne tension (HTA) réalisés au cours des dix dernières années, seuls 45 % de la somme des puissances de raccordement est utilisée. « Des conditions d’indemnisation pour les modifications de puissance demandées par les consommateurs visant à assurer une gestion plus souple et équitable des raccordements a été rajoutée« . En résumé, même si vous n’utilisez pas 100% de votre puissance théorique de raccordement, une demande d’augmentation de puissance pourra nécessiter une intervention d’Enedis allant jusqu’à une prise en charge (par le consommateur) de travaux d’adaptation
• Décarbonation
  • 20% : L’énergie éolienne a représenté 20 % de la consommation d’électricité en Europe en 2024, mais la construction de nouveaux parcs éoliens est insuffisante pour remplir l’agenda 2030 (source : windeurope.org). En 2024, l’Europe a construit « seulement » 15 GW, bien en dessous des 30 GW nécessaires annuellement pour atteindre les objectifs climatiques de 2030. Trois obstacles freinent cette expansion : l’application insuffisante des nouvelles règles applicables aux permis de construire, les retards dans les connexions au réseau et la lente électrification de l’économie. La part de l’éolien doit atteindre 34 % d’ici 2030
  • 80 ans : 1 réacteur nucléaire sur 4 est autorisé à fonctionner jusqu’à 80 ans aux USA. La discussion sur la longévité des réacteurs au delà des visites décennales des 40 ans devrait arriver assez vite en France, les technologies utilisées étant similaires entre la France et les USA. Les USA comptent 102GW de capacité installée pour 64GW en France

Les marchés :

• Marché de gros de l’électricité : dans la foulée du gaz, les prix à terme de l’électricité se sont repliés. La baisse atteint 6% en 2027 et 2028 et reste plus modérée en 2026, inversant la tendance vue depuis Noël 2024. La faible production d’énergie renouvelable entraine une utilisation accrue des centrales à gaz.  
• Marché de gros du gaz : les réserves de gaz s’épuisent rapidement au niveau européen. Leurs niveaux sont à environ 55% en France et 67% en Europe, sans être alarmants. Il s’agit néanmoins de la plus grosse baisse depuis 7 ans sur la période. Les marchés attendent de voir l’impact de la vague de froid actuelle sur les flux. Néanmoins, la spéculation semble avoir chuté et des positions ont été débouclées tirant les prix à la baisse. Les USA ont également étendu leurs sanctions contre le GNL et le pétrole Russe, sans impact supplémentaire sur les cours. Les importations de GNL continuent à être solides.     

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :