Bilan électrique 2024 (Source : RTE) : en 2024, la France a connu une année de “forte production d’électricité”, atteignant 536,5 TWh, un niveau comparable à 2019 et à la moyenne 2014-2019. Cette performance est due à trois facteurs principaux: le redressement de la production nucléaire à 361,7 TWh après un creux historique en 2022, une production hydraulique exceptionnelle de 74,7 TWh, la plus haute depuis 2013, et la croissance des filières éolienne et solaire atteignant 70 TWh.
La production renouvelable a atteint un record de 148 TWh, représentant 27,6% de la production totale. Parallèlement, la production d’origine fossile a atteint son niveau le plus bas depuis le début des années 1950, avec 19,9 TWh, et pour la première fois, elle a été inférieure à la production solaire. La production bas-carbone (nucléaire et renouvelable) a atteint 95% du total, contribuant à la décarbonation de la production d’électricité française et européenne et à l’augmentation des exportations, qui ont atteint un record de 89 TWh. L’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 gCO2eq/kWh, soit près d’un tiers de moins qu’en 2023.
La consommation d’électricité française s’est établie à 449,2 TWh, une légère hausse de 0,7 % par rapport à 2023, mais inférieure aux niveaux des années 2010. La consommation des grandes industries a augmenté de 2,4% après deux années de baisse, mais reste en retrait par rapport aux niveaux historiques. La production décarbonée a suffi à couvrir 99,5 % de la consommation. Les prix de gros ont baissé, le prix spot moyen annuel étant de 58 €/MWh. Les exportations brutes ont atteint un record de 101,3 TWh, et le solde net des échanges a atteint 89 TWh, un record historique. La France a exporté de l’électricité vers ses pays voisins, notamment l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse.
À retenir : ces chiffres consolidés de RTE résument nos communications de ces dernières semaines. Le creux de la vague de la consommation semble derrière nous. La production nucléaire se redresse significativement et les records atteints par la production renouvelable démontrent la nécessité d’avoir un équilibre entre la production pilotable et la production intermittente – elles se complètent bien et permettent de réduire notre dépendance aux fossiles. Par contre, n’oublions pas qu’on ne parle ici que de l’électricité – la consommation d’énergie fossile reste très élevée pour les transports.
Bon à savoir :
- Notre prochaine consultation Gaz est ouverte : fin de souscription mercredi 26 février ! Contactez-nous si vous souhaitez participer à cette consultation groupée. Nous envisageons d’inclure 2028 dans la période de fourniture.
- Webinaire : c’est quand ? Mercredi 5 mars, 14h00 et pour 30 minutes chrono. Inscrivez vous à notre webinaire sur votre nouvel espace client WattValue : c’est par ici pour découvrir les nouvelles fonctionnalités, suivre une démonstration en temps réel et nous faire part de vos retours.
- ATRT : la Commission de régulation de l’énergie a publié l’évolution annuelle du tarif d’utilisation des réseaux de transport de gaz naturel. Pour rappel, le tarif d’utilisation des réseaux de gaz est composé d’une part Transport et d’une part Distribution, qui évoluent annuellement à des dates différentes. Pour le transport, l’évolution à la baisse sera (cas général) de -0,67%. Ce sera quasiment invisible sur les factures. Par contre, un autre terme devra être confirmer : l’ATS (le terme de compensation de stockage) – il pourrait exploser si la campagne de remplissage des stocks de gaz au printemps devaient couter très cher. Les stockages représentent un volume équivalent de 140TWh (1/3 de la consommation française).
- RTE : un plan d’investissement de 100 milliards d’euros est prévu pour moderniser le réseau électrique français d’ici 2040. Ce plan vise à raccorder les éoliennes en mer, les nouveaux réacteurs nucléaires, et à remplacer des lignes vieilles de 70 ans. Il inclut également le renouvellement ou le renforcement de 40 000 km de lignes à haute tension pour adapter le réseau aux aléas climatiques extrêmes, accompagner la décarbonation de l’économie et donc l’électrification de l’économie. Ce projet, mis en consultation par RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, a pour but de garantir que le réseau public de transport d’électricité est adapté aux objectifs de politique énergétique fixés par l’État (source : AFP/RTE). RTE table sur une augmentation de 40% de la consommation d’électricité d’ici 2040
- Post-ARENH: l’Afieg estime que la fin de l’ARENH augmentera immédiatement les factures des consommateurs de 15 €/MWh en 2026. L’association des fournisseurs alternatifs critique le versement nucléaire universel, le jugeant inefficace pour protéger les consommateurs, couvrir les coûts du nucléaire et maintenir une concurrence saine. Le projet de loi de finances pour 2025 (PLF) inclut un article sur le nouveau dispositif post-ARENH à partir du 1er janvier 2026 (voir notre infolettre de la semaine dernière). Dans la foulée du vote du PLF, un groupe de députés du Rassemblement national a saisi le Conseil constitutionnel contre cet article sachant qu’ils projettent une augmentation du TRV de 10% en 2026.
Les marchés :
- Marché de gros de l’électricité : après la “mini” flambée des 2 dernières semaines, toutes les échéances repassent à la baisse. La géopolitique impacte sévèrement les cours du marché de gros. On voit un effet immédiat de la trêve hypothétique de la guerre Ukraine/Russie et donc la baisse du marché de gros du gaz. Dans tous les cas, on note que l’électricité est moins un peu moins volatile que le gaz même si les deux courbes se suivent étroitement.
- Marché de gros du gaz : plusieurs facteurs combinés nous amènent à une situation mouvante sur le marché du gaz, notamment une forte demande (+7% en Europe, en partie tirée par la production d’électricité en raison d’un mauvais taux de charge des renouvelables), une réduction de l’offre, des températures hivernales plus rudes que prévu, une dépendance aux importations (complexes) de GnL, des décisions politiques et un faible niveau de stockage (26% en France, 46% au niveau européen). Conséquences : les marchés se sont appréciés toute la semaine dernière ! Ils ont même atteint leur plus haut niveau depuis début 2023 avant de se retourner en 24h avec la perspective d’un accord sur l’Ukraine. La volatilité rend les prises de décision complexes ! TotalEnergies exhorte l’Europe à rechercher un accord sur le GNL avec les USA pour donner plus de perspectives. Pour référence, l’Europe devra acheter environ 600TWh équivalent de gaz pendant l’été.
Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
07/02/2025 | 14/02/2025 | ||
2026 | 72,34 | 69,54 | ↓ |
2027 | 65,65 | 63,60 | ↓ |
2028 | 65,99 | 64,26 | ↓ |
Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :
Années | Clôture | ||
07/02/2025 | 14/02/2025 | ||
2026 | 42,79 | 39,29 | ↓ |
2027 | 33,05 | 30,66 | ↓ |
2028 | 27,20 | 26,09 | ↓ |