Approvisionnement du gaz pour cet hiver :  les acteurs du gaz sont très confiants sur l’approvisionnement du gaz pour cet hiver. Les stocks de gaz sont largement remplis, permettant de voir venir : ils atteignent un niveau comparable aux hivers précédents (95% au 21/10/24). Toutefois, en cas de consommation accrue due à un hiver particulièrement froid, le défi résiderait dans l’approvisionnement pour les compléter. En 2024, la quantité de gaz importée était relativement modeste, en raison des niveaux élevés de stockage à la fin de l’hiver clément de 2023-2024. Un surplus de consommation de gaz pourrait nécessiter un import de gaz supplémentaire. Ce volume de quelques dizaines de TWh serait celui nécessaire pour la consommation française mais, aussi, pour répondre aux besoins de nos voisins : en effet, les flux se sont inversés. La France sert en partie de plateforme d’import pour l’Europe et exporte solidairement ce gaz vers ses voisins. GRTgaz met donc en garde : « En cas de pointe de froid tardive où des situations de déficit ponctuel pourraient apparaître, la marge de sécurité est faible notamment si les stockages ont été trop sollicités au début de l’hiver« . L’Europe est désormais dépendante des importations de GNL, qui sont elles-mêmes influencées par la géopolitique et les résultats des élections américaines. Le dernier gazoduc entre la Russie et l’Europe sera coupé à la fin de l’année. Un déficit de gaz, dans un scénario noir d’hiver très rigoureux pourrait s’élever à 6% et seul le GNL pourrait le combler, la distribution par gazoduc depuis la Norvège n’ayant plus de marge.
A retenir : le système gazier a appris la résilience depuis l’arrêt progressif de l’importation du gaz Russe. La faible consommation liée à la douceur de l’hiver dernier et à la chute de la consommation industrielle nous permettent de commencer l’hiver en bonne position. Une gestion rigoureuse et la sobriété énergétique restent néanmoins d’actualité. Le gouvernement a d’ailleurs commencé les campagnes de sobriété dirigées vers les clients thermosensibles (le pull-over est de nouveau de sortie). Si vous souhaitez suivre le baromètre du gaz : myecogaz.com

Bon à savoir :

  • Projet de loi de finance 2025 (PLF 2025) : au delà de l’incertitude autour du projet, plusieurs associations de consommateur se positionnent contre le remplaçant de l’ARENH. Le CLEEE (grands consommateurs tertiaires), UFC-Que Choisir et CLCV (particuliers) souhaitent une concertation ou une loi dédiée, quitte à repousser le versement nucléaire universel (voir notre infolettre du 14/10) post 2026. Le principal grief est un seuil de rétrocession de la rente nucléaire très au dessus du coût de ce dit nucléaire. Il est surtout très au dessus des 42€/MWh de l’ARENH.
  • Projections de consommation d’électricité : la DGEC (le ministère de l’énergie) prévoit maintenant une transition plus lente que prévu de l’électrification de l’économie d’ici à 2035. Elle prend ainsi acte de la contraction actuelle de la demande de 10% et reconnait que les transferts d’usages sont plus lents qu’attendus : les installations pompes à chaleur, les ventes de véhicules électriques ou encore l’électrification de process industriels ne suivent pas. Pour rappel : 70% de l’énergie consommée en Europe reste d’origine fossile.
  • Enchères de capacité : avec la baisse de la consommation et l’amélioration de la disponibilité des moyens de production, le prix des enchères de capacité du 24/10/24 s’est effondré. Elles ont trouvé preneur à 6,191€/kW pour 2025 et à 3,54€/kW pour 2026. Au plus fort de la crise, elles étaient montées au plafond de 60€/kW. La plupart des contrats d’électricité sont indexés sur une moyenne des enchères pour livraison en année N ou sur la dernière enchère pour l’année N. La ligne « capacité » représente plusieurs €/MWh dans une facture : elle va enfin baisser.
  • Réduction d’effectif chez GRDF ? Avec la baisse (attendue) de la consommation de gaz, GRDF doit ajuster ses ressources humaines. Inquiète, la CGT appelle à une grève le 5 novembre. On sait déjà que l’électrification de l’économie se traduira par une baisse de la consommation de gaz et que le tarif de distribution, réparti sur moins de clients et de volume augmentera. L’impact social sera loin d’être indolore (source : AFP).

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : les prix à terme de l’électricité se raccrochent un peu au gaz. Ils ont ainsi grimpé de 6% sur l’échéance 2025, tirés par les échéances hivernales en forte hausse. Ils sont aussi influencés par une forte demande Outre Rhin, avec la baisse de la production renouvelable (ce n’est pas une surprise, avec la météo très peu favorable au solaire). 2026 et 2027 restent sages. 
  • Marché de gros du gaz :la dépendance à la Norvège se fait sentir : des maintenances imprévues ont fait bondir l’échéance 2025 de plus de 10%. Les réserves de gaz en Europe ont atteint 95,6%. Celles de France ont également atteint un niveau similaire. Nous devrons incontestablement nous adapter à cette volatilité

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  18/10/2024 25/10/2024  
2025 71,52 75,65
2026 64,31 66,55
2027 62,23 63,52


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  18/10/2024 25/10/2024  
2025 37,93 41,43
2026 33,62 35,51
2027 28,82 29,57

 

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