Rémunération du réseau d’électricité : la consultation publique pour le TURPE 7 (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) a été ouverte la semaine dernière par la CRE. Elle suggère des hypothèses d’augmentations tarifaires, en accord avec les besoins accélérés d’investissements de Enedis et de RTE (+7 milliards cumulés en 2028, plus du double des chiffres de 2023).
Enedis souhaite des tarifs 18,9% plus élevés à partir du 1er août 2025, tandis que RTE formule une augmentation de 12,2%. La CRE conteste ces demandes et son « scénario illustratif » propose une hausse moyenne des TURPE HTA-BT et HTB étonnamment identique d’environ +10% au 1er août 2025, ajustable de l’inflation. Une autre hypothèse est d’étaler la hausse sur les quatre années d’application du TURPE (2025 à 2028), soit environ 5 % par an.
Enfin, la CRE évalue l’opportunité d’appliquer le TURPE 7 dès février 2025 et de facturer les relèves des clients refusant l’installation de compteurs communicants.
A retenir :
le TURPE va augmenter avec sa 7ème itération. L’anticipation du nouveau tarif au 1er février 2025 plutôt qu’au 1er août est envisagée afin de l’absorber dans la révision des tarifs réglementés de début d’année. De nouvelles plages d’heures creuses en milieu de journée pourraient être introduites, ce qui nécessiterait une optimisation basée sur les différents profils de consommation. Le TURPE représente 20 à 30% des factures d’électricité

Bon à savoir :

  • Projet de loi de finance 2025 (PLF 2025) : la semaine dernière, nous avons examiné les détails relatifs au contrat de gaz et l’électricité dans le cadre du PLF 2025 (fiscalité, mécanisme de capacité et revenu universel du nucléaire). La commission des finances a été divisée sur les amendements à apporter aux diverses propositions. Il est judicieux d’attendre les arbitrages finaux pour évaluer l’impact budgétaire sur 2025, qui pourraient ne pas être connu avant la fin décembre 2024.
  • CEE : la DGEC (le ministère de l’énergie) espère toujours « fixer les orientations de la sixième période des CEE d’ici à la fin de l’année » : les objectifs de la 6ème période, prévue pour application en 2026, pourraient doubler !
  • Hausse de la consommation : en dépit d’une consommation d’électricité toujours en berne (8 à 10% en dessous de la moyenne 2014-2019), Enedis, projette une hausse de la consommation de 15% d’ici à 2035 sur son périmètre (350TWh environ en 2023) et anticipe jusqu’à 500TWh (+40%) à l’horizon 2050.
  • L’AIE révise la consommation d’électricité mondiale : l’Agence internationale de l’énergie fait le lien entre réchauffement climatique et hausse de la demande d’électricité. Elle prévoit que la demande de climatisation va contribuer plus que prévu à la demande d’électricité. 700TWh/an en sus pour un total de 1200TWh seraient nécessaires d’ici 2035 (pour référence, la consommation totale d’électricité en France est d’environ 440TWh/an). La contribution de l’énergie solaire photovoltaïque et de l’énergie éolienne à la production mondiale d’électricité pourrait dépasser 40 % d’ici 2035 et s’approcher de 60 % en 2050
  • Ministère de l’écologie : les cartes de la planification maritime des éoliennes en mer ont été publiées, ce vendredi 18 octobre, au Journal officiel. Objectif : +18GW d’ici 2035, avec une priorité aux éoliennes flottantes. 9GW seront mis aux enchères dans les prochains mois.
  • Plenitude : Il s’agit de la nouvelle marque commerciale de l’entreprise italienne ENI. Le groupe se détourne de son nom commercial « Eni Gas & Power » au profit d’une nouvelle identité : « Plenitude ». Alors que son image avait été écornée par plusieurs « cartons rouges » attribués par le médiateur de l’énergie, le fournisseur se relance avec l’ambition d’accroître son portefeuille de clients en France.

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : un amendement du PLF2025 prévoit de taxer les opérations de trading de fournisseurs sur les marchés, pour « éviter la spéculation ». Effet pervers : seules les opérations des fournisseurs seront taxées, or ils utilisent le marché de gros pour se couvrir. Les traders ne seraient pas concernés, l’amendement manquant sa cible. In fine, le consommateur paierait. . 
  • Marché de gros du gaz : les ouragans n’ont (heureusement) pas eu d’impact notable sur les infrastructures de liquéfaction des USA, premier fournisseur de GNL pour l’Europe. Les marchés en ont profité pour se détendre. La faible demande de gaz pour la production d’électricité tire également les prix à la baisse sur le comptant et sur 2025.

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  11/10/2024 18/10/2024  
2025 75,09 71,52
2026 67,30 64,31
2027 64,27 62,23


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  11/10/2024 18/10/2024  
2025 38,68 37,93
2026 33,90 33,62
2027 28,72 28,82

 

Pin It on Pinterest

Partagez cet article

Ce contenu vous a intéressé ? Partagez le avec vos amis !