Le scénario de la 6ème période des CEE se précise : le gouvernement a mis en consultation les niveaux d’obligations et les objectifs pour la 6e période des CEE (2026-2030), avec une date limite pour les commentaires fixée au 5 avril. La version finale est intégrée à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). À titre de référence, le niveau minimal proposé des obligations annuelles pour la 6e période est de 825 TWhCumac, soit le niveau d’obligation maximal de la 5e période (pour 2025). En revanche, le niveau maximal pourrait aussi être retenu et correspond à plus du double de cet objectif minimal (1750TWhc) ! L’augmentation attendue des objectifs arriverait alors que le rythme de dépôt des CEE précaires en 2025 a chuté et est 40% trop bas (vs. l’objectif annuel). 
À retenir : les CEE s’élèvent à 6 à 8€/MWh dans vos factures de gaz ou d’électricité. Les contrats prévoient une clause de révision pour la 6ème période. Le doublement des objectifs alourdira ainsi les factures de gaz et d’électricité. Un petit bémol : nous ne connaissons pas encore les coefficients qui pourront également évoluer et inciter à l’électrification de la consommation d’énergie.

En bref :

  • Centrale à gaz ou hydrogène : la future coalition gouvernementale allemande compte lancer des appels d’offres pour construire 20GW de centrales à gaz d’ici 2030, une production vitale pour garantir la stabilité du réseau électrique. Simultanément, la révolution hydrogène prend du retard et avec elle la décarbonation de l’économie de nos voisins
  • Trop peu, trop tard – Inquiétudes sur la compétitivité du prix de l’électricité : les très gros consommateurs considèrent que le pacte pour une industrie propre européen et le plan d’action pour une énergie abordable “ne suffiront pas à faire baisser les coûts de l’énergie” et que “les entreprises ne peuvent pas attendre la fin de l’année”. En France, l’Uniden (représentant les plus gros électro-intensifs) demande expressément à EDF et au gouvernement de faire des propositions avant l’été – mettant déjà la pression sur le nouveau PDG d’EDF.   
  • Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) : les acteurs du secteur de l’énergie ont besoin de la PPE au plus vite pour planifier leurs investissements (production d’électricité et investissements industriels). Le gouvernement souhaitait passer par décret, ce qui a été entériné par le conseil supérieur de l’énergie (représentant des producteurs, fournisseurs, consommateurs et pouvoirs publics). Cette PPE a fait l’objet de multiples consultations et concertations depuis 5 ans. Cependant, plusieurs députés réclament un débat en séance et ouvrent ainsi à une remise en cause des objectifs de déploiement du nucléaire ou des énergies renouvelables : l’absence de majorité pourrait rendre impossible un vote et donc la publication de la PPE !
  • Demande mondiale d’électricité : en 2024, la demande mondiale d’électricité a augmenté de près de 1100 TWh, soit plus du double de la croissance annuelle moyenne des dix dernières années (ou encore 2 fois la consommation française !). Cette hausse a été largement couverte par les énergies renouvelables et le nucléaire, qui ont assuré 80 % de l’augmentation de la production d’électricité, représentant ensemble 40 % de la production totale. La capacité des énergies renouvelables installées a atteint un nouveau record de 700 GW, marquant la 22ème année consécutive de croissance. Par contre la croissance de la consommation a eu lieu hors Europe, la demande étant globalement stable sur notre continent (+0,5%). Source : AIE.

Les marchés :

  • Marché de gros de l’électricité : l’économie saura-t-elle résister aux assauts de l’administration Trump ? La crainte d’une récession entraîne un léger repli du marché de gros de l’électricité. Pourtant, une tendance se dessine depuis plusieurs mois : le marché converge vers le coût  du nucléaire publié par la CRE, nucléaire qui est un pilier de la production française (70%). Mais le marché continuera à être influencé par le gaz. Dans ce contexte, sécuriser ses contrats de fourniture dès maintenant relève d’une gestion prudente, des tensions sur le gaz pouvant avoir lieu à moyen terme. 
  • Marché de gros du gaz : le 21 mars, la présidence polonaise de l’UE a proposé une révision de l’obligation de stockage de gaz, permettant une dérogation de 5 % dans certains cas à l’objectif de 90%. L’objectif devra toujours être atteint entre octobre et décembre (ils sont à 33% actuellement). Décision et vote en avril. Surprenant : les stocks de gaz naturel aux USA sont au plus bas depuis 5 ans. La reconstitution des stocks est en concurrence avec les exportations de GNL (+19% – 402 millions de m3 par jour) alors que la consommation intérieure augmente (+2%) pour produire de l’électricité. Même aux USA, le gaz s’est mondialisé et des acteurs demandent déjà à limiter les exportations pour éviter une hausse des prix domestiques !

Suivi des prix de marché de gros de l’électricité :
Baseload (€/MWh) :

Années Clôture
  21/03/2025 28/03/2025  
2026 64,40 61,90
2027 60,22 58,76
2028 62,95 61,96


Suivi des prix de marché de gros du gaz :
Marché TRF (Trading Region France) (€/MWh) :

Années Clôture
  21/03/2025 28/03/2025  
2026 35,18 34,53
2027 28,85 28,63
2028 25,88 25,43

 

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