ADEME: Des filières optimisées pour l’énergie renouvelable
Cet article vient à la suite de l’article « Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 » ?
Régionalisation des sources et diversité des technologies
Ce mix électrique repose sur une optimisation du parc et du réseau d’énergies 100 % énergie renouvelable au travers de 15 technologies différentes. S’agissant d’énergies renouvelables et donc localisées, le maillage du réseau est fortement régionalisé, ce même si des interconnexions entre les régions et les pays frontaliers sont envisagées. Les conditions climatiques jouant un grand rôle, qu’il s’agisse du photovoltaïque ou de l’éolien, l’étude repose sur les données climatiques récoltées au cours de 7 années.
Pour partie, le rapport s’appuie sur des ressources peu ou pas exploitées par le marché de l’électricité actuel. Chaque région a donc été analysée en détail pour étudier son potentiel en énergies renouvelables. Pour chaque région, ont été également pris en compte la présence de zones naturelles protégées, la distance entre les lieux de production et les habitations ainsi que les aspects économiques (production rentable) et sociaux (nuisances et autres).
Des filières optimisées
En supplément de l’éolien et du photovoltaïque appelés à se développer, le rapport met en œuvre des énergies telles que la cogénération au bois, les filières marines et la géothermie, ce sur la base des études Visions ADEME 2050 précédemment réalisées. Sont englobées les technologies de pompage-turbinage (STEP), les filières hydrauliques et la méthanisation (exploitation des déchets), ces deux derniers points demeurant dans leur état actuel, c’est-à-dire sans évolution notable.
Les coûts actuels et futurs
Le prix d’un mix énergétique 100 % renouvelable a bien évidemment un coût. Le rapport a tenté de le cerner au mieux en prenant en compte un maximum d’éléments de calcul. C’est ainsi que les coûts d’investissement ont été annualisés avec un taux d’actualisation fixé à 5,25 %. Sont également englobés les coûts de raccordement, de maintenance et ceux de l’utilisation d’éventuels combustibles ainsi que la quantité d’énergie renouvelable produite par chaque région et pour chacune des technologies.
Une fois tous ces aspects pris en compte, les résultats vont du simple au double avec la filière géothermie à 5,7 c€ le kWh à la filière houlomoteur et hydrolienne à 11 c€ le kWh. EDF ne publiant aucune information sur le coût réel de l’énergie nucléaire, la comparaison devient difficile. D’après un rapport de la Cour des comptes paru en mai 2014, le coût du kWh nucléaire serait de 5,98 c€ avec le parc actuel. Il monte par contre à 10,8 c€ lorsque l’énergie est produite par un EPR (avant les modifications demandées par l’ASN), ce style de réacteurs étant appelé à se généraliser pour assurer le développement d’EDF. Le rapport de l’ADEME attribue un coût de 6,5 c€ le kWh à l’éolien terrestre et de 8,5 c€ le kWh pour le photovoltaïque sur toit, ces chiffres étant peut-être pour partie dans la non-publication du rapport.
Un pilotage optimisé et indispensable
La possible inadéquation entre la production est un point sur lequel l’ADEME insiste particulièrement. Le nécessaire pilotage de la consommation d’énergie est en effet omniprésent tant en ce qui concerne la consommation domestique que celle du parc de véhicules électriques et hybrides. L’ADEME envisage la présence d’une seconde génération de compteur intelligent à l’horizon 2050, associée à un système d’effacement reporté sur les heures suivantes. Cet effacement géré par le compteur concernerait tant la consommation d’eau chaude sanitaire que le chauffage. Ces systèmes cumulés sont censés niveler la demande face à une production de capacité variable.
Le dernier article sur ce rapport reviendra sur les coûts de développement et sur la pertinence de ce rapport non publié à ce jour.
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