Bilan RTE 2014 sur le marché de l’électricité
En début d’année, Réseau de transport d’électricité (RTE), a publié le bilan électrique pour l’année 2014. Un des faits marquants de l’année 2014 en matière énergétique est la chute de 40 % des émissions de CO² par rapport à 2013. La filiale d’EDF explique cette baisse par un moindre recours aux centrales à énergie fossile facilité par un hiver relativement clément. Une autre raison avancée est la croissance continue de la part de production d’énergie provenant de sources renouvelables, ce qui est obligatoirement vrai puisque souligné dans ce bilan malgré le peu d’affection que porte en général EDF à l’énergie verte. Ce bilan est aussi l’occasion de mieux comprendre le marché de l’électricité.
L’énergie verte fait ses preuves
Après s’être ralenti pour des raisons parfois floues (mais certainement à cause de l’incertitude pesant sur les règles d’accompagnement des investissements), le développement de l’éolien et du photovoltaïque reprend des couleurs avec 1900 MW supplémentaires installés en 2014. Fin de cette même année, la France comptait ainsi 9 100 MW d’éolien et 5300 MW de photovoltaïque. Les énergies renouvelables toutes sources confondues ont ainsi représenté 20 % de la consommation d’électricité pour l’année. Malgré une baisse de consommation de 1.8 %, la production en éolien et photovoltaïque augmente, ce qui permet au passage à RTE d’augmenter son solde exportateur.
• Avec 17 TWh, l’éolien est en hausse de 6,7 % par rapport à 2013 en représentant 3,1 % de la production totale.
• Le secteur photovoltaïque a produit 5,9 TWh, ce qui représente une hausse de 27,2 % et une part de production de 1,1 %.
• Les autres sources d’énergies renouvelables (déchets ménagers, bois-énergie,…) ont produit 8,4 % de plus qu’en 2013 avec une production de 5,0 TWh.
Source : RTE – Bilan Electrique 2014
Le bond en avant des sources d’énergie propre est encore plus flagrant dans un contexte majoritairement à la baisse. Les sources d’énergie à base de combustible fossile chutent dans des proportions importantes avec 39,6 % de production en moins qu’en 2013 et n’ont représenté que 5 % de la production totale :
• Charbon : 8,3 TWh — baisse de -58,2 % pour 1,5 % de part de production
• Fioul : 4,4 TWh — baisse de -10,5 % pour 0,8 % de part de production
• Gaz : 14,3 TWh — baisse de -28,2 % pour 2,7 % de part de production
Même la production du secteur hydraulique est en baisse avec -9,7 % et 68,2 TWh représentant 12,6 % de la production totale.
Et le nucléaire ?
Impossible en France de dresser un bilan énergétique sans détailler le cœur de métier d’EDF : le nucléaire. Avec 415,9 TWh, la production a augmenté de 3 %, ce qui représente 77 % de la production annuelle. Ce maintien doit être toutefois relativisé par les échanges transfrontaliers pour lesquels l’exportation joue un rôle prépondérant. Il en est ainsi pour la Belgique dont le parc nucléaire est arrêté pour moitié et a importé 16,5 TWh d’électricité.
Conclusion
Angleterre, Italie et Grande-Bretagne ayant augmenté leurs importations d’électricité française, se dessine ce que pourrait être le futur marché de l’électricité en Europe : des pays consommant et produisant une part importante d’électricité produite par une énergie propre et à l’opposé une France exportant son énergie à base de nucléaire pour rentabiliser ses investissements et assure la base de la consommation.
L’Europe de l’énergie pourrait donc devenir d’un côté celle des pays qui construisent et sont leader de la transition énergétique et de l’autre, ceux qui en parlent en s’appuyant sur un marché de l’électricité ne prenant que très peu en compte les attentes des consommateurs pour privilégier une vision idéologique ou historique, mais parfois dépassée de la réalité de ce que sera l’énergie électrique de demain.
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