Dans cette deuxième partie sur le Bilan RTE on revient sur les échanges frontaliers et l’efficacité des dispositifs d’effacement disponibles sur l’année.

Solidarité régionale et échanges transfrontaliers

Le maillage local, national et européen du réseau de transport de l’énergie constitue un élément incontournable de la sécurité d’approvisionnement. En parallèle des dispositifs d’effacement dont le développement est appelé à s’amplifier, ce maillage représente une solution efficace pour répondre aux pics de consommation.
L’énergie renouvelable étant par nature fortement localisée, cette solidarité de l’énergie se doit d’être un objectif majeur pour les responsables politiques nationaux et régionaux. Si ces échanges interrégionaux sont importants, ceux avec les pays voisins le sont tout autant, et ce dans les deux sens.
En 2015, les 48 interconnexions import/export ont permis d’atteindre 120,9 TWh, niveau le plus élevé depuis 10 ans. Les prix relativement bas du marché spot ont favorisé les exportations avec un coût moyen annuel de 38,5 € le MWh. Le marché EPEX Spot France a représenté plus de 20 % de la consommation brute avec 106,9 TWh.
Le 25 février 2015, la zone de couplage des marchés par les prix a été étendue à l’Italie et à la Slovénie, ce qui permet de porter à 19 le nombre de pays pratiquant des prix identiques lorsque les capacités d’interconnexion le permettent, situation de plus en plus fréquente.

S’ajoute la méthode « flow -based » lancée le 21 mai 2015 en remplacement de celle nommée « Net Transfer Capacities ». Cette méthode autorise des échanges transfrontaliers optimisés en fonction des capacités physiques réelles du réseau grâce une coordination performante des différents gestionnaires des réseaux de transport.

Les effacements, un levier indispensable à un pilotage réellement flexible

Les importantes variations de consommation constatées en 2015 soulignent l’importance d’un dispositif de pilotage réactif et efficace. Depuis 2014, le mécanisme NEBEF (Notification d’Échange de Blocs d’Effacement) peut être sollicité directement par un acteur du marché. Les dispositifs d’effacement sont de deux types soit industriels soit diffus. Le premier consiste à réduire la consommation soit par l’arrêt d’un ou plusieurs process, soit en ayant recours à l’autoconsommation. L’effacement industriel peut être proposé soit par l’industriel lui-même soit en faisant appel à un agrégateur, ce qui est recommandé du fait de son expérience de ces dispositifs. C’est également l’agrégateur qui se charge des effacements diffus au travers d’interventions unitaires pouvant avoir lieu chez des particuliers ou des professionnels.

Les deux modes d’effacement une fois cumulés, le pilotage du réseau devient sensiblement plus flexible en bénéficiant d’une réserve d’énergie en cas de pic de consommation. Pour offrir pleinement son potentiel, le dispositif d’effacement doit faire l’objet d’une information détaillée auprès des consommateurs qu’il s’agisse d’industriels, de professionnels ou de particuliers. Même si en 2015 la puissance d’effacement mobilisable a augmenté de 700 MW avec 1900 MW, l’effort doit se poursuivre dans ce domaine pour contribuer efficacement au succès de la transition énergétique vers l’énergie renouvelable.