Les offres d’électricité verte émergent depuis quelques années. Différentes certifications et labels plus ou moins transparents sont proposées sur le marché. Actuellement, seules les Garanties d’Origine délivrées par Powernext certifie que l’énergie consommée est bien de source renouvelable et européenne (à minima). Cela a été mis en place afin de développer et soutenir les petites productions d’énergie renouvelable. Mais d’après l’ADEME, ce n’est pas suffisant. L’agence propose son propre label d’électricité verte mais qu’en est-il réellement ? Et quel est l’objectif du Label Vert de l’ADEME ?
L’ADEME, qu’est-ce que c’est ? Et quel est le label vert qu’elle propose ?
L’ADEME ou l’Agence de la Transition Écologique (anciennement Agence de l’Environnement et de la Maîtrise des Énergies) est un établissement public travaillant sur des opérations de la protection de l’environnement et sur la maîtrise des énergies. L’agence cherche donc à développer les énergies renouvelables à faible impact environnemental. Depuis plus d’un an, elle travaille sur le sujet des offres d’énergie verte, en souhaitant proposer un Label Vert pour l’électricité. L’objectif du label vert de l’ADEME est de proposer deux offres :
- Les offres d’électricité verte « standard » : les fournisseurs achètent séparément l’électricité et les Garanties d’Origine. Les certificats de Garanties d’Origine peuvent provenir de France ou partout dans l’Union Européenne et l’électricité est acheté sur le marché provenant de n’importe quelle source de production.
- Les offres d’électricité verte « premium » : les fournisseurs achètent leur électricité et leurs Garanties d’Origine auprès des mêmes producteurs (comme Ilek, Enercoop ou encore Energie d’Ici). Cela permet d’avoir de meilleures conditions de rémunération aux producteurs et contribue à la pérennisation des installations, d’après l’ADEME.
Le label vert, un projet retardé
Une première proposition de label avait donc été faite en avril 2020 (les travaux ont commencé en 2018) mais celle-ci fut jugée trop complexe par les participants de la concertation. Suite à cela, l’ADEME propose le 04 septembre une proposition simplifiée du label d’électricité verte, comprenant les mêmes points mais avec plus de souplesse. Toutefois, l’objectif de l’ADEME est d’apporter plus de transparence au consommateur final. Et en valorisant les petites productions d’énergie renouvelable à faible impact et française (tout du moins, orienter les fournisseurs à proposer ces offres).
Une des grandes différences par rapport à la première version du label est l’acceptation du recours à l’ARENH pour obtenir le label Premium, avec tout de même, une obligation d’information (toujours pour mettre en avant la transparence des offres). Également, le recours au PPA (en l’occurrence, achat de l’énergie et des GO auprès de la même centrale) est largement renforcé : de 25% contre 10% à la première version. Par ailleurs, le label note bien l’obligation des fournisseurs à informer et à inciter à la baisse de consommation en plus de l’obligation de transparence. Le label vert est essentiellement destiné aux clients résidentiels et ne semble pas adapté aux clients professionnels, le gisement de production semblant très limité.
Dans quelle direction allons-nous avec ce label ?
En effet, il est intéressant d’avoir de nouvelles opportunités de transparences et de moyen de développer les énergies renouvelables (notamment le soutien auprès des petites productions d’énergie renouvelable locales). Cela est-il réellement pertinent pour l’impact environnemental ?
Nous entendons déjà le discours : la seule énergie verte qui soit est celle que l’on ne consomme pas. Et sans même entrer dans l’extrême, il faut surtout ajouter des composantes concrètes à son offre. Par exemple, proposer une additionnalité environnementale peut permettre de bénéficier d’une consommation d’énergie écologique. Enfin pourquoi ne pas s’être directement inspiré de labels simples à comprendre pour le consommateur comme TüV Nord ou TüV Sûd ? Ils existent, sont additionnels et résumés en 3 lignes !
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WattValue est une société de services à l’énergie pour les professionnels, notre cœur de métier, depuis 2006, est l’énergie renouvelable française et à faible impact environnemental. WattValue est déjà enregistré comme “Titulaire” auprès de Powernext (désormais EEX).
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Bonjour.
Vous indiquez : « Les offres d’électricité verte « premium » : les fournisseurs achètent leur électricité et leurs Garanties d’Origine auprès des mêmes producteurs ».
Il est plus juste de dire : les fournisseurs achètent, sur une année, autant de garanties d’origine que ne consomment leurs clients. Dans l’offre premium l’électricité et les garanties d’origine sont achetées en même temps.
Il est alors facile de comprendre que la consommation des clients d’un fournisseur vert premium ne correspond pas avec l’électricité disponible auprès des producteurs d’électricité : soit il y a trop d’électricité disponible et il faut revendre l’électricité renouvelable, soit il n’y a pas assez d’électricité renouvelable disponible et le fournisseur achète de électricité non-renouvelable. Conclusion : aucun fournisseur d’électricité n’achète que de l’électricité renouvelable. L’Ademe peut vous le confirmer ainsi que les fournisseurs eux-mêmes. Il serait bon de dire la vérité aux clients car ils pensent facilement qu’ils donnent leur argent à l’électricité renouvelable seulement alors qu’ils financent finalement aussi de l’électricité non-renouvelable.
Ce qui explique l’apparition d’une offre « temps réel » de Planète Oui.
Merci de dire complètement la vérité aux gens et que les clients sachent réellement ce qu’ils payent.
Bonjour Monsieur,
Merci pour votre commentaire.
Ce qui est expliqué dans l’article, est que l’offre Premium d’électricité et les GO sont achetées auprès d’un même producteur (d’énergie renouvelable). Dit autrement, 1 MWh d’électricité est acheté auprès d’un producteur simultanément à la GO correspondant à cette production d’électricité (renouvelable).
La suite de votre commentaire traite de la responsabilité d’équilibre consommation-production (qui n’est pas le sujet de l’article). Vous soulevez la problématique d’intermittence du renouvelable, comme la production de solaire ne coïncide pas avec la consommation réelle, par exemple. La correspondance production et consommation d’énergie renouvelable s’améliore petit à petit avec la mise en place du pas mensuel pour la GO à partir de 2021. L’alignement en temps réel peut prendre encore du temps.
Par ailleurs, l’acheteur d’énergie renouvelable fait avant tout un choix de conviction avec les outils à disposition.
Chez WattValue, nous souhaitons être transparent sur toute la communication. Vous soulevez un point important et essentiel dans votre commentaire qui est la complexité du marché de l’électricité !
Au plaisir d’échanger davantage,
Belle journée,
Camille Gourin
Merci pour votre réponse.
Elle montre bien comment c’est compliqué pour le client de s’y retrouver, vu le système qui est en place.
Pour le client, la question est simple : j’achète de l’électricité dite 100% renouvelable et en réalité ce n’est pas vrai et ce n’est pas dit. Le système des garanties d’origine, finalement, ça trompe le client.
Le comble serait maintenant que l’ADEME mette en place son label, tel qu’annoncé : un fournisseur d’électricité 100% renouvelable pourrait être considéré parmi les meilleurs (label premium) alors qu’il achète de l’électricité nucléaire (système ARENH) comme vous l’indiquez : qui va comprendre quelque chose dans l’électricité verte ?
Pour compléter mon commentaire, une proposition : que le fournisseur vert dise la part de ses achats (en €) qui va à l’électricité renouvelable et la part qui va à l’électricité non-renouvelable, ce qui est simple à faire d’un point de vue comptable et même à certifier.
Par exemple, le producteur :
-peut s’affirmer 100% renouvelable,
-acheter l’électricité renouvelable et les garanties d’origine correspondantes à des producteurs,
-et pourtant 30% des couts de ses achats peuvent aller à de l’électricité non-renouvelable.