L’ouverture du marché du gaz naturel: contrat de fourniture ou transition énergétique?
La fin des tarifs réglementés de vente de gaz (TRV) en Europe, autrement dit la nécessité de renégocier son contrat de fourniture, s’impose dans les actualités énergie. Cette suppression des TRV ouvre le marché à une dizaine de fournisseurs.
Pour autant, quelle est la situation du marché mondial de gaz ?
Avec 130 milliards d’euros de programmes d’investissement, l’Australie bientôt premier pays exportateur de gaz naturel supplantera le Qatar d’ici à 2020. La Chine, qui vient de signer un contrat d’acheminement par gazoduc avec Moscou, deviendra à l’horizon 2040 le premier consommateur mondial de gaz, devant les Etats-Unis.
Du côté des Etats-Unis justement, c’est l’exploitation du gaz de schiste qui leur permet à présent de dépasser le niveau de leur indépendance énergétique en la matière, et devenir exportateur de gaz naturel.
Le développement de l’Inde et l’intérêt toujours croissant de la Corée du Sud devraient doper la consommation du gaz dans ces régions de l’Asie. Ajoutons que la catastrophe de Fukushima a favorisé au Japon une demande additionnelle de gaz naturel, comme source d’énergie alternative au nucléaire.
La situation européenne
La politique énergétique dans l’Union Européenne manque d’homogénéité. L’Allemagne a repris l’exploitation du charbon et la France reste très dépendante de l’énergie nucléaire. Les 2 principaux producteurs de gaz, Royaume-Uni et Pays-Bas, sont très loin de suffire aux besoins de l’UE, plaçant Russie, Norvège, Algérie et Qatar aux premiers rangs de ses fournisseurs.
La Commission européenne s’est fixée l’objectif des 3 x 20 pour 2020 : réduire les émissions de CO2 de 20%, augmenter de 20% l’efficacité énergétique, porter à 20% la part des énergies renouvelables. Et le gaz naturel, complémentaire des énergies renouvelables doit contribuer à l’atteinte de ces objectifs.
L’UE engage donc un vaste plan d’investissement dans les infrastructures gazières. Il s’agit de réaliser l’interconnexion des réseaux nationaux pour une distribution harmonisée selon les besoins de chaque pays.
Un achat groupé gaz des Etats membres serait, de plus, de nature à rendre l’UE plus forte dans ses négociations avec la Russie.
Gaz et transition énergétique
Avec la COP 21 à Paris en décembre prochain, la transition énergétique est plus que jamais au cœur des préoccupations planétaires et des actualités énergie.
Pour la transition énergétique, l’argument majeur qui plaide en faveur du gaz tient dans la capacité de son réseau à stocker de grandes quantités d’énergie, contrairement au réseau électrique. Considéré par ailleurs comme la moins nocive des énergies fossiles, cette capacité de stockage permet d’assurer le relais indispensable des énergies renouvelables par nature intermittentes. Malgré la montée en puissance de l’éolien, du solaire ou de la biomasse, on ne dispose pas à court ou moyen terme de solution de substitution totale aux énergies fossiles.
Reste que l’exploitation de gisements non conventionnels, notamment aux Etats-Unis, a repoussé l’échéance d’épuisement des réserves de gaz naturel. Pour autant, les procédés de fracturation hydraulique qui sous-tendent l’extraction des roches du gaz de « schiste » sont accueillis en Europe avec beaucoup plus de méfiance au regard des risques de dégâts environnementaux et humains encore mal évalués.
On voit bien, en résumé, que le gaz naturel conservera une place de choix dans le mix énergétique, durant les prochaines décennies. Tout concourt à le rendre plus accessible. Et cela devrait avoir un impact positif sur votre contrat de fourniture, a fortiori dans un contexte d’achat groupé gaz.
0 commentaires